Sauver un animal

L’ebc (empathie, bienveillance, compassion)

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Konrad Lorenz avec ses oies sauvages

Préambule et notions utiles

 

Sommaire général

Auteur : Philippe Kauffmann

Dernière MAJ : 1/11/2016

Pour joindre l’auteur : philippe.kauffmann(à)free.fr

 

 

Remerciements : Avant toute chose je tiens à remercier les associations qui m’ont aidé à sauver des animaux et qui en sauvent tous les jours (SPA, LPO, UFCS...). Je remercie aussi les animaux qui – malgré eux et moi – m’ont donné la matière à ce document électronique.

 

Je dédie ce travail à Molly, campagnol dont une photo est sur la page du sommaire et à son compagnon d’infortune.

 

 

Sommaire du chapitre

 

Généralités et objectifs de ce site

Charles Darwin et l’éthologie

Notions d’éthologie et physiologie

Références

 

 

Généralités et objectifs de ce site

 

            En cherchant des informations pour soigner un campagnol, je me suis aperçu que sur les forums de très nombreuses personnes cherchaient des informations pour soigner un animal ou un autre, mais qu’elles n’obtenaient presque toujours que de réponses au mieux médiocres sur ces sites. J’ai donc décidé de créer ce mini-site relai qui a pour objectif :

 

·         de réorienter les gens vers les sites pertinents lorsqu’ils existent (oiseaux, certaines espèces sauvages, hérissons et chauves-souris),

·         de fournir des informations générales pour l’ensemble des espèces,

·         de fournir des informations un peu plus détaillées pour certaines espèces sans site internet d’aide lorsque c’est possible,

·         de fournir quelques exemples de sauvetages réussis,

·         et de communiquer quelques références biographiques générales pertinentes pour le soin aux animaux.

 

 

Cette introduction fournit en plus un peu de culture générale avec les concepts de l’éthologie qui permettent de mieux comprendre les comportements parfois déroutants des animaux pour le commun des mortels.

 

Nota  Bene :

 

Ce site n’est qu’une ébauche, en raison – entre autres – des connaissances limitées de l’auteur. Des informations supplémentaires de la part des lecteurs plus expérimentés pour améliorer ce site sont donc hautement bienvenues.

 

           Ce site étant écrit en français, il est naturellement destiné au monde francophone. Mais la francophonie s’étend sur quatre continents et les préoccupations des québecquois sont radicalement différentes de celles des sénégalais ! Et pour des questions de limites de compétences, l’auteur ne fournit que les informations pour la France métropolitaine. A chacun donc de trouver l’équivalent pour sa région. Ceci étant, ceux qui disposent d’informations spécifiques pour des lieux bien précis, peuvent les transmettre à l’auteur qui se fera le plus grand plaisir de les ajouter sur le site. Ceux qui peuvent produire des exemples de sauvetage sont également bienvenus, leurs expériences ajoutées sur le site contribueront à le rendre plus concret.

 

            Comme beaucoup de lecteurs ne liront que quelques morceaux du site, les informations générales les plus importantes sont répétées dans plusieurs chapitres. L’auteur s’excuse par avance des ces répétitions auprès des lecteurs qui liront tout le site.

 

                                                          

Charles Darwin et l’éthologie

 

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            Tout le monde connait Darwin, mais probablement moins certains détails de ses travaux. Charles Darwin a démontré que toutes les espèces étaient liées par l’évolution et la sélection naturelle (voir L'Origine des espèces) ; ça, presque tout le monde le sait. Mais Charles Darwin [1] a aussi montré dans son dernier ouvrage majeur L'Expression des émotions chez l'homme et les animaux, que si l’aspect physique était transmis d’une espèce à l’autre avec quelques mutations, il en était de même du comportement et des émotions ; ce qui a conduit bien plus tard à la naissance de l’éthologie – étude du comportement animal – avec Konrad Lorenz [2]. Deux ouvrages aux moins, parmi de nombreux autres, dans ce domaine méritent d’être lus : Les Fondements de l'éthologie de Konrad Lorenz et Éloge de la fuite (sur l’éthologie humaine) de Henri Laborit [3], car ils aident à comprendre les réactions des animaux soignés (et accessoirement des humains) et permettent donc d’améliorer les soins prodigués.

 

J’ai pu vérifier avec le petit campagnol de la photo du sommaire à quel point les théories de Darwin et Lorenz étaient justes. Après quelques jours de soins il était assis comme une marmotte dans ma main, prenait un petit bout de carotte offert dans ces pattes avant pour le manger comme un sandwich, manifestait de la satisfaction et baillait à l’occasion. Bien qu’incomparablement plus petit que moi (4 grammes au départ…), chaque os de sa patte avant correspondait à un os de ma main et il ne manquait ni quelques poils raz, ni les ongles. Aucun doute qu’on soit deux variantes de la même créature avec la même sensibilité ; ce qui confirmé par le fait qu’on partage la grande majorité de nos gènes.

 

 

Notions d’éthologie et physiologie

 

            C’est Konrad Lorenz – chercheur doué d’une empathie exceptionnelle (capacité à ressentir les sentiments des autres êtres vivants) –  en reprenant les travaux de Charles Darwin qui a inventé le terme « éthologie » pour désigner l’étude du comportement animal. Il est surtout connu pour être volontairement devenu le père adoptif d’oies sauvages qui le suivaient comme une mère (photo en début de page). Ses très nombreux travaux scientifiques et ouvrages de vulgarisation lui ont valu le prix Nobel de physiologie ou médecine.

 

Les principaux apports de l’éthologie – décrits dans les deux ouvrages cités plus haut – sont brièvement résumés ci-après en même temps que quelques notions basiques de physiologie :

 

·         Le premier apport – fondamental – de l’éthologie est la mise en évidence de l’imprégnation. La plupart des êtres vivants ont une période brève après la naissance où ils sont extrêmement sensibles à l’environnement extérieur. Durant cette période qui dure quelques jours, un bébé considérera le premier être vivant qu’il voit comme sa mère. On dit qu’il s’imprègne de cet être qui devient par définition l’être d’attachement. C’est la période durant laquelle sauver et apprivoiser un animal est facile. Après cette période la plasticité du cerveau diminue considérablement. Apprivoiser un chaton de quelques semaines est presque instantané, apprivoiser un chat haret (chat domestique né à l’état sauvage) nécessite plusieurs années…

·         L’éthologie nous apprend aussi que les oiseaux et les mammifères ont besoin de chaleur (humaine ou autre), de l’affection (contact physique) d’une présence bienveillante, et évidemment de nourrissage. Pour sauver un animal il faut donc satisfaire simultanément ces trois besoins. Ceci est parfois impossible, car après la période d’imprégnation, il vous sera parfois difficile de symboliser – malgré tous vos efforts – une présence bienveillante.

·         L’éthologie distingue les comportements innés (gravés dans le cerveau avant la naissance) et les comportements acquis (après la naissance par observation des parents et de la fratrie). Les comportements innés sont bruts et maladroits. Ils sont affinés durant l’enfance par la répétition de leur exécution. L’éthologie considère qu’un instinct est une succession de comportements élémentaires innés qui se stimulent les uns les autres dans un ordre prédéterminé.

·         L’appétence est l’intérêt spontané pour un certain comportement. Lorsque qu’un certain comportement n’a pas été exécuté depuis longtemps, l’appétence pour ce comportement augmente typiquement. A contrario, juste après l’exécution d’un comportement on observe typiquement une inhibition de ce comportement. La plupart des comportements d’un animal sont plus ou moins inhibés à un instant donné et c’est le comportement le moins inhibé qui est a priori exécuté.

·         Le sentiment le mieux partagé dans le monde animal est celui de la peur, il engendre la fuite – si possible – car cela augmente les chances de survie. Si la fuite est impossible, elle est à ce moment seulement remplacée par l’agression. En dernier recours, si l’agression ne peut pas être efficace, c’est l’inhibition qui sera activée. Ce dernier comportement engendre des perturbations psychologiques plus ou moins persistantes (dépression).

·         L’agressivité est une nécessité vitale, plus ou moins développée selon les espèces. Curieusement, chez les espèces les moins agressives, l’affection (ou ce qui lui ressemble) est également moins exprimée. Les espèces non agressives forment des sociétés ternes où tous les individus ont tendance à s’ignorer.

·         Chez les espèces évoluées, le jeu chez les petits est essentiel. Il est indispensable à une bonne maturation du cerveau : en permettant de tester des expériences diverses, d’améliorer l’exécution de certains comportements et de préparer les comportements nécessaires à l’âge adulte (fuite, agression, prédation…).

·         Chaque espèce est plus ou moins douée de curiosité. Les espèces curieuses ont un cerveau plus malléable à l’âge adulte que les autres, elles s’adapteront facilement à des situations nouvelles. A l’opposé, les animaux non curieux auront un comportement rigide et stéréotypé à l’âge adulte.

·         La physiologie nous apprend que plus un animal est petit, plus il se déshydrate rapidement (car plus un animal est petit, plus sa surface corporelle et donc sa surface d’évaporation est grande par rapport à son volume, et donc sa quantité d’eau interne). On entend parfois dire que certains animaux se suicident lorsqu’on les met brièvement en captivité ; c’est totalement faux. Simplement, à cause du stress ils ne boivent plus et se déshydratent alors en quelques heures. Tous les ans des bébés humains meurent aussi de déshydratation par la faute de parents non conscients du problème. On notera que la nourriture solide mais humide remplace l’eau chez beaucoup d’animaux car elle peut contenir plus de 80 %  d’humidité.

·         Henri Laborit – spécialiste (entre autres) de l’éthologie humaine – répond à la question existentielle par le propos suivant : « La seule raison d’être de l’être est d’être, c'est-à-dire de maintenir sa structure ». A nous seuls donc de décider quel sens nous donnons à notre vie, et de décider si nous y incluons ou pas les autres espèces animales.

 

 

Références

 

1.      Charles Darwin (Wikipédia)

2.      Konrad Lorenz (Wikipédia)

3.      Henri Laborit (Wikipédia)