Sauver un animal

L’ebc (empathie, bienveillance, compassion)

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Maya, chiot devenu adulte, trouvé dans un champ par un voisin (photo auteur)

Recueillir un chien errant

 

Sommaire général

Auteur : Philippe Kauffmann

Dernière MAJ : 16/11/2015

Pour joindre l’auteur : philippe.kauffmann(à)free.fr

 

 

Contrairement aux autres animaux décrits dans ces pages, les chiens et les chats sont des animaux domestiques et à ce titre doivent être considérés différemment. Au lieu d’être en voie de disparition, ils sont en excès (si on considère les animaux abandonnés). Ils sont pris en charge en théorie par les associations de protection des animaux  (en France : SPA [1] qui gère 60 refuges, CNSPA [2]  qui fédère 350 refuges et SPA locales, fédérées ou non), mais comme pratiquement tous les refuges sont débordés, il ne faut pas se décharger chez eux (sauf cas de force majeure) d’un animal trouvé. Les vétérinaires connaissent parfaitement ces animaux et nous facilitent considérablement la tâche de soin.

 

 Dès qu’on a recueilli et soigné un chien, il faut légalement lui faire mettre une puce électronique ou le faire tatouer et le considérer une fois pour toutes comme son compagnon.

 

 

Sommaire du chapitre

 

Les divers types de chiens rencontrés

Psychologie du chien

Elever et soigner l’animal trouvé

Adopter un chien trouvé ou de refuge

Exemples

Références

 

 

Les divers types de chiens rencontrés

 

On peut rencontrer quatre types de chiens (par ordre croissant de probabilité) sur sa route :

·         Un chien blessé (typiquement par une voiture) et incapable de retourner chez lui.

·         Un chiot abandonné (un chiot qui s’est enfui et perdu étant exceptionnel).

·         Un chien de chasse qui s’est perdu lors d’une chasse.

·         Un chien abandonné par ses maitres « qui ont changé d’avis ». C’est le cas le plus courant – résultat de l’inconséquence de certains – auquel il faut faire face régulièrement.

 

Si le chien a encore un maitre, c’est facile à savoir grâce à sa puce électronique ou au tatouage dans l’oreille droite que n’importe quel vétérinaire peut exploiter. Si le chien a un collier avec un numéro de téléphone (non obligatoire) les choses sont encore plus faciles.

 

Si c’est un chien de chasse avec un collier, il est peut être perdu depuis plusieurs jours car aucun chien ne retourne à l’état sauvage contrairement aux chats (car ce sont des animaux de meute).

 

N. B. : si le comportement de l’animal (regard dans le vide, animal qui titube, qui a l’air abattu, qui bave) fait soupçonner un empoisonnement (direct ou via l’absorption d’un autre animal empoisonné), le transporter d’urgence chez le vétérinaire le plus proche avant tout autre soin.

 

           

Psychologie du chien

 

La principale particularité des chiens est qu’ils ont été domestiqués il y a plusieurs millénaires pour la chasse. Ils sont toujours utilisés pour cette fonction, même si on trouve aujourd’hui une majorité de chiens de compagnie qui n’ont jamais chassé et n’y pensent même pas.

 

Les chiens sont des animaux de meute et territoriaux. En présence de l’homme, c’est ce dernier qui devient le mâle dominant. En tout cas c’est comme ça que les choses doivent être si on veut que ça se passe bien. Un chien dominant posera de nombreux problèmes, et ne sera jamais heureux avec ses maitres.

 

Comme les chats, les chiens sont fondamentalement des chasseurs, même si un certain nombre de races de chiens de compagnie ne chassent plus guère. Avant de laisser divaguer votre chien dans les environs, vérifiez bien qu’il a perdu ses instincts de chasseur, sinon vous allez au devant de nombreux ennuis !

 

Les chiens sont des animaux de fuite comme les chats. De toute façon, selon les concepts de l’éthologie (voir au chapitre Préambule et notions utilies), tous les animaux (y compris les lions) sont susceptibles d’être menacés et adoptent alors la stratégie de fuite qui est la réponse universelle. L’attaque est la réponse de substitution si la fuite est impossible. Ceci signifie qu’un chien qui ne vous connais pas se sentira a priori menacé et cherchera à fuir. S’il est acculé, il menacera d’attaquer pour se défendre. L’approche d’un chien inconnu est donc une opération délicate, d’autant que les morsures de chien peuvent être beaucoup plus graves que celles de chat. Ceci étant, une bonne observation permet de mesurer le danger. Bien souvent – comme le dit l’adage – un chien qui aboie ne mord pas. Il essaie simplement d’impressionner l’intrus devant lui. Se montrer alors dominant et rassurant peut alors suffire pour calmer la situation.

 

Les chiots passent comme tous les oiseaux et mammifères par la phase d’imprégnation (voir au chapitre Préambule et notions utiles), au début de leur vie. C’est durant cette période critique que la présence humaine bienveillante et chaleureuse est indispensable. C’est celle de la mère de substitution qui comme une mère réelle doit fournir la nourriture, la chaleur et l’affection (caresses et manipulations délicates). Certains considèrent que si on ne souhaite pas conserver un animal il faut limiter au maximum le processus d’imprégnation, mais on prive alors le petit de quelque chose qui lui est indispensable, et de toute façon à l’adolescence il y aura le processus inverse de détachement. Les avis étant partagés sur ce point, à chacun de se faire sa propre idée.

 

Dernier point important, les chiots comme la grosse majorité des mammifères jouent entre eux et avec leur mère. Un chien frustré de ces jeux durant l’enfance sera triste et distant à l’âge adulte. Le cerveau ayant alors perdu sa plasticité, il sera en général bien tard pour lui apprendre à jouer.

 

N. B. : il existe des livres qui traitent très bien la psychologie du chien et vous aideront à élever votre chien, comme par exemple le livre suivant :

Auteur : Claud Béata, « La psychologie du chien », Editions Odile Jacob, juin 2008

 

 

Elever et soigner l’animal trouvé

 

Avec un chien comme pour un chat, la première étape est toujours le passage chez un vétérinaire. Il vérifiera d’abord la puce électronique ou le tatouage (ce qui dira qui est le maitre ; peut être vous dès lors), précisera l’état de santé général (déshydratation, fièvre, maladies, blessures et parasites) et vaccinera l’animal s’il n’est pas fiévreux. De plus, si l’animal est blessé, il lui procurera les soins d’urgence.

 

Une fois cette étape préliminaire effectuée, il suffit de satisfaire les besoins fondamentaux de l’animal (fonction en partie de son âge et son tempérament) :

·         procurer un endroit de couchage confortable et bien placé (selon la psychologie du chien),

·         procurer des croquettes ou de la pâtée en quantité suffisante (éviter la nourriture humaine qui est déséquilibrée pour le chien),

·         mettre de l’eau à coté de la nourriture,

·         jouer avec l’animal au moins une fois par jour,

·         lui donner régulièrement des marques d’affection (caresses et manipulations délicates),

·         sortir l’animal au moins deux fois par jour pour qu’il puisse satisfaire ses besoins naturels.

 

On se réfèrera avec profit aux ouvrages sur la psychologie du chien (voir ci-dessus) pour le soigner de façon optimale.

 

 

Adopter un chien trouvé ou de refuge

 

Comme précisé dans l’introduction de ce chapitre, une fois qu’on a trouvé et soigné un chien, il faut l’adopter (sauf cas de force majeure) car les refuges sont saturés.

 

Ceci étant posé, on peut faire encore beaucoup mieux :

·         adopter un chien de refuge plutôt qu’acheter un chien de race,

·         adopter spontanément un chien de refuge,

·         aider financièrement un refuge (ou une SPA en France),

·         adopter un de ces chiens de refuge qui n’a guère de seconde chance en vue. Un chien bâtard affectueux pouvant procurer plus de plaisirs qu’un chien de race psychiquement perturbé.

 

 

Exemples

 

            Un gros chien de chasse (nommé Duke, perdu au cours d’une chasse) très amaigri, impossible à approcher à moins de trois mètres, s’est présenté dans le jardin de l’auteur. Il a été possible de l’amadouer en plaçant de l’eau et un peu de nourriture à quelques mètres de lui. Après trois heures il était dans la maison. Comme le collier portait un numéro de téléphone, son maitre a été prévenu et a envoyé un ami chasseur habitant à proximité pour le récupérer. Mais ce dernier devant les grognements du chien (alors que l’auteur caressait la tête du chien) a préféré renoncer à récupérer l’animal. Il y a une morale à cette histoire, mais je préfère vous laisser le soin de l’écrire !

 

            Un petit chiot à peine sevré (baptisé Maya) a été trouvé au milieu d’un champ cultivé. Il a été attiré par un peu de nourriture, rapporté dans le hameau où les autres chiens l’ont immédiatement adopté. Ce chiot est devenu une chienne très affectueuse qui vient chercher régulièrement des cigarettes russes auprès de l’auteur. Elle n’attaque pas les chats, mais les regarde avec curiosité. Curiosité : elle appartient à un agriculteur, mais comme les amérindiens refuse l’esclavage ; son maitre a donc dû adapter un chien supplémentaire pour l’aider à s’occuper des vaches !

 

 

Références

 

1.      Société Protectrice des Animaux (SPA dite nationale ou parisienne)

2.      Confédération nationale des SPA de France